Objectifs :
Les objectifs de la mission 2005 du Projet Bambou au Timor Lorosa’e ont été redéfinis comme tels :
- Faire la preuve de la viabilité (technique et économique) de l’usage du bambou dans le domaine de la construction dès lors que cet usage est adapté au contexte socio-économique local (création d’un marché local pérenne) et qu’il est accompagné par un véritable travail de recherche lors de la conception des objets à produire.
- Plus précisément, étudier les possibilités de création de filières alternatives (et économiquement viables) de production de matériaux à partir du bambou au regard du potentiel technique local (artisanat, fabriques, petites entreprises) et des résultats des recherches sur l’utilisation du bambou entreprises dans d’autres pays, (pour cette mission le travail de recherche a été effectué à Bali), afin faciliter le transfert de compétences et travailler sur l’adaptabilité des prototypes.
- Conférer aux prototypes réalisés une valeur d’exemple en les installant dans un quartier fréquenté ou au sein d’une institution reconnue de la capitale de l’île, Dili. Cette qualité permettra d’envisager plus rapidement la réplication de l’expérience.
- Concrétiser les partenariats envisagés en définissant sur place le rôle de chaque partenaire sur la base de ses compétences spécifiques et de la complémentarité de leurs différents secteurs d’intervention.
- Prolonger la réflexion initiée en 2003 sur les besoins immédiats de communautés vulnérables, tout en envisageant le recentrage nécessaire de nos prérogatives et en orientant nos actions ultérieures dans le cadre du Projet Bambou au Timor, sur la question des libertés de ces mêmes communautés et de l’environnement urbain.
L’approvisionnement en bambou :
L’une des difficultés du projet était d’obtenir des bambous de qualité et traités chimiquement pour une utilisation dans la construction.
Au Betun Timor, projet-pilote de commercialisation de bambous timorais (essentiellement l’espèce géante Au Betun) a été initié par le directeur du
Département des Forêts au Ministère de l’Agriculture timorais.
Gonsalo Mendonca Sarmento est timorais et directeur de l’entreprise.
L’objectif de l’entreprise est d’exploiter, traiter et exporter les chaumes de bambou brut en Australie dans un but commercial mais aussi social puisque les bénéfices sont redistribués aux communautés concernées par le projet (propriété des terrains, exploitation et traitement).
Plus largement, il s’agit d’ouvrir un marché de l’exploitation du bambou afin de convaincre le gouvernement timorais de la viabilité de tels projets.
Le bambou est récolté dans la région d’Aileu, (ville située dans les montagnes, à 45 km au sud de Dili) les zones de coupe et la rétribution des communautés sont déterminées en fonction du droit au sol coutumier. Il existerait vingt et une grosses réserves de bambous géants au Timor.
Le bambou est récolté mature (3 ou 4 ans) puis traité chimiquement (traitement préventif à base de borax + acide borique) durant sept jours afin de le débarrasser de son amidon et ainsi éviter l’apparition du “bug du bambou“ ( l’insecte Dinoderus minutus).
Au Betun Timor nous fournit l’intégralité des bambous nécessaires à la réalisation du prototype.
Nous envisageons de renforcer ultérieurement notre coopération et de travailler particulièrement sur la gestion des réserves de bambous, sur la sélection des chaumes en fonction de leur utilisation et sur la création de plantations, le tout en étroite collaboration avec les communautés villageoises concernées par les développements du Projet Bambou au Timor.
Construction du prototype :
Le chantier et l’atelier ont débuté le 18 juillet 2005, au jour du 5 août, la plateforme en dur et la réalisation de la dalle étaient en cours d’achèvement.
Par rapport au projet présenté pour Bekaril, le soubassement du prototype a été
modifié : le béton de corail a été remplacé par un béton “imprimé“ par des coffrages en panneaux de palapa (tiges de palmes assemblées entre elles par des mortaises en bois). Cette modification du prototype a été effectuée pour deux raisons : tout d’abord parce que le site de Tibar ne se situe pas en bord de mer contrairement à celui de Christo Rei, ensuite parce que même si le corail mort peut être ramassé en grande quantité le long du littoral dans le district de Dili, certains revendeurs extraient à marée basse le corail vivant directement sur le récif ce qui contribue à sa destruction.
La construction de la structure en bambous, à proprement parler, a débuté la semaine du 8 août. Un retard dans la livraison des bambous nous a obligés à modifier nos échéances.
Le 22 août, la plate- forme était entièrement achevée et une première structure en bambous a été mise en place.
Les autres structures ont été stockées en attendant leur assemblage et les liaisons métalliques sont entièrement réalisées.