Notre action se fonde sur un triple constat :
- Les pratiques humanitaires sont devenues complexes, les acteurs de la solidarité internationale changent ainsi que les contextes d’intervention. Les bailleurs internationaux, les ONG , les partenaires locaux sont conduits à modifier leurs stratégies et leurs méthodes et les techniciens à évoluer dans leur exercice professionnel. Cependant, les projets se heurtent invariablement à une dispersion de moyens et des lacunes dans la réalisation. Les questions des ressources humaines et matérielles, des techniques constructives, des outils de gestion et de planification, les défis environnementaux, ne sont pas suffisamment intégrées dans un agenda de développement global et durable.
- Pourtant, le droit à un habitat durable pour tous devient un enjeu majeur de politique de développement, à cause des phénomènes d’urbanisation généralisée qui modifient profondément le rapport entre ville et campagne et entraînent de profonds déséquilibres dans les processus de développement économique, culturel et social. Les interventions humanitaires post-crise ou post-catastrophes peinent à répondre efficacement et durablement aux besoins essentiels des populations précarisées.
- Les compétences des opérateurs de la (re)construction, souvent des ONG généralistes, sont en décalage avec la réalité des pratiques constructives locales, sous estiment l’impact des programmes d’urgence sur le cadre bati, maitrisent mal les enjeux de qualité et de sureté des bâtiments, prennent difficilement en compte les usagers et se comportent finalement en prestataires de mètres carrés au lieu de s’insérer dans une vision de (re)construction globale, multisectorielles intégré à d’autres objectifs sociaux, économiques et culturels, garants d’un développement plus viable et plus durable.