CORDAID (Caritas Hollande)
Zone d’intervention dans la région de Bam :
Les villages de Nartije, Tamick, Cheltokhm et Zeidanbad. sont situé à 1 à 3 kilomètres au nord ouest d’Esfikan
Cordaid a élaboré son projet de reconstruction à Bam sur base d’une évaluation des dommages et des besoins menée par le réseau Caritas durant les deux premières semaines du mois de janvier 2004.
Ce projet comporte plusieurs volets :
1. La reconstruction proprement dite,
2. Le volet formation,
3. La démarche “income generating”, avec un programme d’emploi de la population locale.
Date de commencement : 1er février 2004
Durée du projet : 8 mois
1. Reconstruire :
La reconstruction des maisons sera accomplie par des entrepreneurs qualifiés. Le type de maison suivra une conception et des technologies locales, approuvées par le gouvernement. La réparation des infrastructures locales est essentielle pour permettre un retour à la normalité : les canaux d’irrigation, l’école, la clinique, les chambres froides pour la conservation des dates, etc...
Les habitations de ces villages mesuraient en moyenne entre 25 et 40 mètres carrés. Cordaid a décidé de reconstruire des habitations de 60 mètres carrés pour les familles de quatre personnes ou plus. Les familles de moins de trois personnes bénéficieront d’habitations de 40 mètres carrés. Ce qui aboutirait à 67% de maisons d’une superficie de 40 mètres carrés et 33% d’habitation d’une superficie de 60 mètres carrés.
Technologies et matériaux :
Les plans des maisons que Cordaid reconstruit à Bam doivent être approuvés par les autorités locales, à savoir la fondation Maskan (Housing fundation).
Cette dernière impose certains critères de construction : les maisons doivent être construites avec une armature en acier, maintenue par des boulons et avoir une superficie de 60 mètres carrés chacune.
Compte tenu de ces dispositions, Cordaid a décidé de fournir un modèle de maison très basique, à savoir : armature en acier, murs, toits, plancher brut. Cette décision a été prise compte tenu du fait que toutes les familles dont les maisons ont été détruites bénéficieront d’une aide financière du gouvernement et pourront donc effectuer un travail de finition par elles même : plâtrage, réalisation de la cuisine, salle de bain, etc...D’autre part, la fondation Maskan (Housing fundation) craint que si Cordaid effectue l’ensemble du travail, cela génère des différences trop importantes avec les familles des villages voisins qui ne bénéficient pas du même type de programme.
Cordaid a choisi un type de reconstruction basé sur une armature en acier, avec un assemblage approprié entre les murs et la toiture, modèle généralement approuvé dans les cas de fort risque sismique. De plus, les armatures en acier sont connues localement et peuvent être produites sur place. La mise en place des armatures en acier sera rapide, n’exige ni une main d’œuvre très qualifiée ni d’arrosage Un architecte consultant pour Cordaid a conçu une telle structure assemblée grâce à des boulons pour une maison d’une surface de 40 mètres carrés, basée sur les pratiques locales des habitants et des entrepreneurs locaux et basée sur des pratiques et normes parasismiques locales.
Les murs extérieurs seront construits avec des blocs creux d’une épaisseur de 20 centimètres, connus et produits localement et dont le coût est très faible ( 8 euros par mètre carré.) Les murs sont fixés à la structure avec un genre de "grands paperclips en acier" selon la conception de la fondation Maskan, ce que Cordaid considère également approprié. Les murs intérieurs seront faits de blocs creux de 10 centimètres d’épaisseur. Le toit sera constitué d’une maille de poutrelles, avec des panneaux d’isolation de 10 centimètres sur des faisceaux en acier couverts d’une dalle de béton de 6 centimètres en pente légère. L’épaisseur totale du toit serait d’environ 32 centimètres : des panneaux d’isolation de 10 centimètres sur les faisceaux en acier de 16 centimètres, couverts d’une dalle de béton de 5 centimètres.
2. Créer une expertise locale :
265 maçons locaux seront formés par le personnel local de Caritas-Cordaid ou par des formateurs sous contrat avec Cordaid.
3. Relancer l’économie :
Un programme d’emploi aidera les habitants à accéder à un revenu et permettra d’accélérer certaines activités comme le déblayage, etc... Les groupes de travail seront formés par le conseil du village ; ils entreprendront des travaux bénéfiques pour l’ensemble de la communauté, contre un salaire de 2 euros par personne par demi-journée. Les bénéficiaires peuvent, à titre individuel, récupérer les briques dans leur propre parcelle de terrain, payées 1 euro par mètre cube récupéré.
Impact / évaluation du projet :
Le but de Cordaid est que les familles touchées par le séisme puissent renouer avec une certaine normalité grâce à la reconstruction de l’habitat, la réhabilitation des infrastructures locales et la reprise de l’économie. Les indicateurs d’impact sur lesquels se basera Cordaid sont calqués sur ses buts, à savoir que 285 familles sur 300 puissent vivre dans une maison résistante au séisme qui leur appartiendra et gagnent leur propre revenu (au moins une base minimale.)
Cordaid prévoit une évaluation des résultats obtenus dans le cadre de son programme à Bam. Cette évaluation se basera sur les points suivants : des contrôles seront effectués par une équipe mixte composée de membres de Caritas-Cordaid et de fonctionnaires du gouvernement iraniens, pour vérifier si la construction a été faite selon les caractéristiques fixées dans le projet.
D’autre part, à la fin du programme de formation, des tests viseront à évaluer si les maçons connaissent les bases de la construction para sismique (construction en acier, choix des matières d’assemblage, des matériaux d’isolation et des techniques de construction.)
Coût du projet, financement :
Budget total du projet : 2 497 605 euros : 800 00 euros sur fonds propres 1 697 605 euros provenant des autres donateurs du réseau Caritas.
Bénéficiaires, population cible du projet à Bam :
Le choix des bénéficiaires s’est fait suite aux discussions communes entre Cordaid, le personnel de Caritas Iran, et les responsables gouvernementaux.
Les familles les plus vulnérables ayant été prise en charge par le Comité de l’Imam Khomeini après établissement d’une liste de « familles indigentes » par le gouvernement, Cordaid prend en charge les autres familles dont les maisons ont été détruites.
Nombre de bénéficiaires du volet reconstruction : 300 familles, soit environ 1500 personnes.
Bénéficiaires du volet formation : 65 maçons locaux qui sont formés aux techniques de reconstruction et 300 familles sensibilisées aux problématiques de résistance sismique de l’habitat.
Bénéficiaires du volet réparation du réseau d’infrastructures locales : 406 familles (toutes les familles des 4 villages dans lesquels Cordaid intervient).
Bénéficiaires du volet emploi : 406 familles.
Village | Total nr. of families to be assisted | Approximate number of families that will receive house reconstruction assistance from Caritas-Cordaid | Number of ‘destitute’ families that will receive house reconstruction assistance from the Imam Khomeini committee |
Nartije | 181 | 136 | 45 |
Tamick | 49 | 35 | 14 |
Cheltokhm | 111 | 76 | 35 |
Zeidanbad | 65 | 49 | 16 |
Total | 406 | 296 | 110 |
Partenariats locaux :<br />
Collaboration avec les autorités locales : le bureau des Gouverneurs (Kerman), les responsable du contrôle de la reconstruction (désignés par le gouvernement), le ministère du logement , les autorités municipales de Bam et le Bafia (bureau pour les affaires immigrées étrangères et étrangères).
Collaboration avec les autres acteurs humanitaires : Collaboration avec les agences humanitaires internationales, actuellement coordonnées par l’ONU.
Collaboration avec les instances religieuses : Collaboration avec l’église catholique iranienne, qui a mis en place des convois vers les mêmes villages où intervient Caritas Cordaid. L’équipe de Caritas Iran, partenaire privilégié de Cordaid, a travaillé avec un représentant de l’église catholique de l’Iran, M. Gielissen, à Téhéran pendant trois semaines. Caritas Iran ( sélection du personnel cadre des projets de reconstruction), Caritas suisse (qui mène un projet de reconstruction similaire dans le village de Baghchamak.
Approche genre :
Les familles dont le soutien de famille est une veuve constitue un groupe particulièrement vulnérable ; elle seront donc l’objet d’une attention appropriée. Les femmes seront consultées pour donner leur avis sur le choix de la conception des maisons.
Stratégie de désengagement :
Une fois ce projet de reconstruction terminé, d’autres activités de reconstruction pourront continuer. Cordaid envisage un délai d’un an et demi pour que la reconstruction soit menée à terme ; suite à ce délai, l’équipe de Cordaid quitterait ce secteur d’intervention.
Soutien à l’économie locale :
Le projet contribue au rétablissement de l’économie du village en permettant un accès au revenu grâce aux programmes d’emploi ; en reconstituant la production de date et en permettant le stockage de la production. D’autre part, l’ensemble des matériaux de reconstruction seront achetés en Iran.
Respect des normes Sphère :
Les normes Sphère relatives à l’habitat sont suivies dans ce projet. Entre autres : la superficie prévue pour les maisons est supérieure aux standards sphère qui prévoient un minimum de 3.5 à 4.5 mètres carrés par personne.
Normes de construction dans les climats chauds et secs : la construction doit être assez lourde pour assurer une capacité thermique élevée. Les fenêtres doivent être petites.
Si seules des tentes sont disponibles, un double toit avec une ventilation entre les couches est conseillé afin d’empêcher la transmission de la chaleur ou du froid.
L’utilisation de matériaux d’isolation doit être favorisée. Dans une structure légère, une ventilation maximum peut facilement être atteinte, par exemple en installant des portes en vis à vis pour empêcher l’air chaud apporté par les vents chauds et le rayonnement de la terre, et pour empêcher le sable de pénétrer dans l’habitation.
Sécurité :
Les risques sécuritaires sont faible dans le secteur de Bam. Il existe un risque connu d’enlèvement et dans les montagnes autour de Bam. Les voyages de nuit en dehors du secteur de Bam sont déconseillés. Des rapports mentionnent l’existence de personnes armées autour du secteur de l’aéroport.