Analyse générale des modèles d’écoles par le Bureau de la reconstruction du ministère de l’éducation :
La morphologie hétérogène employée dans la conception des majorités des plans proposés dans le catalogue du ministère, ne démontre en aucun cas une prise en considération sérieuse des recommandations de conception architecturale parasismique, qui sont sensées être systématiquement appliquées dans ces régions sujettes à des tremblements de terre violents et fréquents.
Les formes des bâtiments se révèlent d’un choix tout à fait arbitraire. Ces projets sont des objets architecturaux qui pourraient tout simplement être construits n’importe où sauf dans une région sismique vulnérable comme Bam.
Pour des raisons citées ci-dessous nous pouvons en déduire que les critères parasismiques ont été totalement négligés ce qui exclue toute validation de ce genre de projet pour une ville comme Bam détruite à 80% après un tremblement de terre d’une magnitude de 6.3 sur l’échelle de Richter :
Au lieu d’une recherche structurelle simplifiée, nous constatons des défauts graves tel que une absence systématique de trame structurelle claire qui aide à maîtriser d’une façon beaucoup plus simple toute connexion poteau - poutre.
En élévation, les blocs ont souvent de rigidités différentes ce qui risque d’aboutir soit à des pertes d’étage soit à un effondrement total.
Le respect de la symétrie en plan suivant les deux directions horizontales ainsi que le respect de la régularité en élévation sont fondamentaux or ces dispositions ne sont pratiquement pas respectées.
Les éléments porteurs devraient être distribués de façon à éviter des points durs qui engendrent généralement un phénomène de torsion nuisible au bâtiment lors d’un tremblement de terre.
Les blocs quand ils sont symétriques ne sont pas dissociés et équipés par les joints parasismiques.
Le climat aride de cette région désertique de l’Iran implique le minimum de réflexion sur chaque ouverture. Toute existence d’ouverture devrait à tout moment être justifiée. Or des grandes baies vitrées ainsi que toute ouverture zénithale du genre skydomes sont inadaptées et pourraient devenir dangereuses en cas de tremblement de terre.
Celles-ci pourraient tout aussi induire un sur-chauffage par effet de serre, ce qui nécessitera une augmentation du besoin de climatisation ou ventilation, et une augmentation de coût de maintenance de ces futurs bâtiments publics. Lisiblement les projets n’ont pas pris en compte de l’architecture traditionnelle de cette région qui parfois est en avance techniquement sur les données climatiques.
Les projets sont proposés sans aucune indication précise sur la nature des matériaux de construction prévus pour leur réalisation. Leur système structurel n’est pas clair notamment aucune précision est donnée sur les remplissages des murs au niveau du contreventement et la nature des parois verticales qui sont primordiaux pour le choix de la structure parasismique.
Il faudrait éviter des présentation de projet avec des clichés fantaisistes et pour pouvoir plutôt se diriger vers des plans simples à maîtriser afin d’assurer la sécurité des futurs occupants.
Certains poteaux longs, très élancés, non contreventés supportent des consoles importantes et de plus ils génèrent des risques de flambement local.
Des blocs sur poteaux sont des structures qui pourraient s’effondrer par cisaillement en cas de secousse.
Par souci de protection du soleil, pour créer des coins de fraîcheur, habité par l’ombre, il faudrait éviter tout dispositif lourd comme les auvents. Il faudrait concevoir des brise-soleil légères et adaptées aux vibrations afin de pouvoir assurer la sécurité des futurs utilisateurs qui fréquenteront ces lieux, en cas de secousse.
Malheureusement dans la majorité des cas, les projets proposés ne suivent pas les principes parasismiques et climatiques de base qui sont sensées être pratiquées dans cette région d’Iran. Il serait important de corriger les défauts de conception pour éviter à la fois les risques d’effondrement sous charge sismique et pour améliorer le confort thermique. Une étude analytique plus pertinente pourrait mieux répondre aux besoins réels de la population locale aujourd’hui en détresse et toujours en attente d’une réponse pour la reconstruction de leur ville détruite.