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Séisme du 26 décembre 2003 - II

samedi 16 octobre 2004

2. Ampleur de la catastrophe :

Fin mars, les statistiques officielles d’Iran ont établi le nombre de morts à26.271, le nombre de blessés à30.000, le nombre de familles sans abri à75.000 et le nombre d’enfants isolés à1850 [1].

Bien que ces chiffres soient inférieurs àcertaines estimations, faisant état de 40 000 morts (sources Unesco) l’ampleur des dégâts est énorme.
La région de Bam est gravement détruite. Au total, on recense 290 villages alentours sévèrement détruits et 200000 personnes touchées par les destructions. Plusieurs sources mentionnent une évaluation des dommages. N’ayant pu nous procurer l’évaluation officielle, nous nous sommes basés sur plusieurs documents afin de recouper des informations pertinentes.

3. Contexte socio-économique :

La ville de Bam est entourée de massifs volcaniques au nord et au sud. Le temps y est sec, la pluviométrie faible. Les nuits hivernales sont froides (en dessous de zéro°C) et les journées d’été particulièrement chaudes, ponctuées par des tempêtes de sable.

Fondée pendant la période Sassanide, dynastie qui régna sur la Perse de 224 à637, Bam était un carrefour commercial. Les contraintes géoclimatiques sont àl’origine de l’organisation spatiale urbaine de la région : la ville-noyau de Bam s’est développée dans le désert autour d’une oasis, la population développant petit àpetit des techniques visant àmaîtriser l’environnement aride, notamment les « quanats  », réseaux permettant de distribuer l’eau souterraine.
Le séisme du 26 décembre a donc gravement porté atteinte àl’identité culturelle puisque l’identité locale est très forte, s’appuyant sur une histoire ancienne, d’où l’attachement de la population àce lieu et l’impossibilité d’un transfert de la ville.

L’agglomération de Bam est divisée en 4 districts et 5 municipalités (Bam, Baravat, Mohammad Abad, Rigan, Fahraj et Norma Shir). La ville même de Bam comptait 82 000 habitants avant le séisme. La ville de Bam était composée d’une classe moyenne considérée comme prospère, tirant ses revenus essentiellement de la culture de dattes (120 000 tonnes annuelles) et d ‘agrumes (oasis au sol fertile) et du revenu touristique généré par la citadelle. La citadelle Arg e Bam, la plus grande structure en terre crue du monde attirait 300 000 touristes par an dont 1/3 étaient étrangers, contribuant ainsi au dynamisme économique de Bam. Les activités industrielles et minières s’étaient développées àBam. On comptait 68 industries et 73 nouvelles industries. La ville était également active dans le domaine culturel, avec 11 bibliothèques, 2 cinémas et un théâtre. Mais cette prospérité n’excluait pas les problèmes sociaux, notamment le chômage (21 % de la population active) et l’usage de drogue. Longtemps Bam a été le carrefour de plusieurs routes commerciales ; aujourd’hui cette position privilégiée et proche de l’Afghanistan la rend attrayante pour les trafiquants de drogue, ce qui en fait une région peu sà»re.

Séisme du 26 décembre 2003 - III


[1IFRC, Iran : Bam earthquake Revised Appeal No. 25/03 Operations Update No. 11, 6 Apr 2004.