APS P3a1
Villes et quartiers en développement
HABITER LA VILLE INDIENNE
Enseignant responsable : Ludovic Jonard
Autres enseignants : Jean-François Tribillon, Roméo Carabelli, Agnès Deboulet
Objectifs :
Fournir aux étudiants de troisième cycle une connaissance des conditions de formation des situations de développement et des modes d’intervention possibles.
Se familiariser avec la complexité décisionnelle relative à un territoire urbain.
Comprendre les logiques et les pratiques des différents acteurs, les compétences de chacun et leurs interventions dans les processus de conception.
Apprendre à repérer et à gérer des demandes émanant d’acteurs différents (habitants, usagers, associations, élus,...).
Apprendre à formuler un dispositif d’étude et d’intervention tenant compte de ces logiques, de ces pratiques de ces représentations et des systèmes esthétiques des autres acteurs du projet.
Liaisons institutionnelles :
Cette unité de projet fonctionne obligatoirement avec le module APS T3a « Urbanisation et urbanisme dans les situations de développement ».
Sont également organisés des liens avec le module USP2c « Métropoles d’Asie Pacifique », sous forme de cours en commun dans le séminaire AVU S2c et APS T3e « Architectures urbaines hybrides »
Par ailleurs, l’unité de projet sera associée avec le Laboratoire Architecture Anthropologie, et le l’Atelier Villes asiatiques de l’Unité de Recherches « Architecture ,Urbanisme et Société », ainsi que l’association Architecture & Développement dont la vocation est d’organiser des stages dans les pays en développement et des échanges d’expérience avec des collectivités locales et des institution d’enseignement.
Contenu :
Cette unité d’enseignement approfondi du projet s’organise autour d’une situation de développement à Pune en Inde, en partenariat avec le Rizvi College of Architecture, dans le cadre du programme ASIA LINK de l’Union Européenne.
Il s’agit de répondre à la question globale du renouvellement urbain des villes en développement à travers l’étude de deux situations dans la ville de Pune, au Maharastra en Inde.
a) Kasbapet est le quartier de fondation de Pune vers 1300. Au delà des questions de conservation et sauvegarde patrimoniales se pose la question de l’amélioration de l’habitat dans ce quartier populaire dégradé mais central. La présence de corporations d’artisans traditionnels et d’une certaine mixité sociale rendent nécessaire la programmation d’un plan de développement qui tienne compte des mutations économiques rapides du centre ville.
b) Laxminagar est un quartier de relocalisation suite aux inondations majeures du fleuve Mutha en 1961. le gouvernement de l’époque réinstallé les victimes dans des opérations d’urgence, de type « trame assainie ». Après 40 ans, le site est toujours habité à majorité par les mêmes familles, qui ont entrepris une succession d’extensions et d’aménagements. Il est aujourd’hui encerclé par l’urbanisation galopante qui caractérise les grandes villes indiennes. Sa faible densité le rend donc vulnérable aux convoitises des promoteurs.
40% des 4 millions de Puneite habitent des bidonvilles. La pression foncière et l’absence d’une planification raisonnée compromettent la réputation de qualité de vie de Pune, ville de résidence d’été de l’empire Marathe et pôle universitaire, à 200 km de Mumbai. Il devient essentiel de proposer des schémas d’amélioration/densification de l’habitat qui s’inscrivent dans une logique « durable », en proposant des projets adaptés aux besoins, socialement acceptables, respectueux de l’environnement, en tenant compte, entre autre, de techniques constructives alternatives.
Ces deux cas seront étudiés avec la double question de la mutation urbaine et de la requalification architecturale et sociale en mettant l’accent sur les modes de production d’un logement économique.
Le principe de cet enseignement est de comprendre les problèmes techniques et sociaux liés à ce type d’habitat, de repérer des outils de diagnostic, de se confronter au terrain, de collecter les intentions des habitants et de les formuler dans un langage opérationnel propre au projet et concevoir des interventions architecturales et urbaines.
On demandera donc aux étudiants de formuler des réponses à une commande fictive formulée en coopération avec les parties prenantes du projet dans le respect de la démarche suivante :
1 Etablir un premier diagnostic du quartier à partir d’une grille d’analyse qui leur sera proposée, mai aussi discuté avec eux pour leur permettre une correcte appropriation des variables contenues dans cette grille.
2 Ce diagnostic suppose une élaboration de quelques sources statistiques, l’identification des acteurs , ainsi que des principales clés de valorisation locales (ressources économiques, savoirs-faire spécifiques).
3 Etablir un scénario d’intervention fondé sur
• Une stratégie (faire des choix argumentés parmi les problèmes identifiés)
• Un programme
• Un montage opérationnel (institutionnel, financier, technique...)
4 Concevoir un projet architectural et urbain
• Pour le rendu final, les étudiants sont appelés à produire un ensemble de documents de restitution adapté aux différents acteurs (usagers, promoteurs, entreprises, décideurs).
Modalités :
L’année scolaire se divise en 4 parties :
1/ d’octobre à décembre 2005, un enseignement fondé sur des conférences, des exercices, des analyses.
2/ du 8 au 29 janvier 2006, un workshop à Pune sur le site d’étude. Diagnostic et ébauche de projet
3/ deuxième semestre, finalisation d’un projet architecturale et urbain.
4/ une exposition des travaux en fin d’année, lors de la venue des étudiants et enseignants indiens en France
Modalités d’inscription et de suivi :
La présence aux cours est obligatoire et les étudiants auront à produire des exercices pendant les séances.
La maîtrise de l’anglais écrit et oral est indispensable : la majorité des supports de travail sont en anglais et il y aura des échanges avec des étudiants indiens, les institutions locales et les habitants.
Les étudiants souhaitant s’inscrire en APS P3a1 doivent s’engager à :
Suivre l’optionnel semestriel APS T3a du jeudi matin qui participe à la préparation méthodologique du groupe de projet.
Partir en Inde en janvier pour l’atelier (3 semaines)
Remplir les conditions administratives requises pour le voyage (visa, autorisation, etc.)
Participer financièrement au workshop à hauteur d’environ 225 €, correspondant au frais d’hébergement sur place. Les billets d’avion et autres frais sont pris en charge par l’EAPLV et le programme Asia Link.
Accueillir éventuellement un étudiant indien chez eux en mai 2005.
Participer à une exposition des travaux à l’EAPLV.